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 Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.

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Lucilius De l'Ombrage

Inquisiteur

Lucilius De l'Ombrage

• Fiche : Les Vanités.
• Messages : 80
• Points d'Influence : 293
• Age : 32
• Esclave de : Sa hanche, et son coeur.
• Protecteur : Les rumeurs sur sa famille.

Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.  Empty
MessageSujet: Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.    Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.  EmptyJeu 7 Mar - 5:28



Nom : De l'Ombrage.
Prénom : Lucilius, Salomon, Auguste, Octave.
Surnom : Ses confrères le surnomment entre eux : « le Boiteux De l'Ombrage ».
Âge : 28 ans.
Titre : Comte.
Origine : District de Semini.
Orientation sexuelle : Théoriquement hétérosexuel, dans la pratique, c'est plus délicat.
Groupe : Combattant.
Factions : Inquisition.



Vous

Lucilius Lucilius De l'Ombrage, c'était l'illustre image d'une famille ayant gravé sa renommée dans la chair de ses victimes. Il était l'effrayante ombre furieuse de ses ancêtres, mais sa faiblesse naturelle l'en rendait inoffensif. Ses frêles épaules étaient écrasées par un poids incontestable, et pourtant, avec douceur, il souriait toujours. Le teint blême, le regard cerné et vitreux, il portait sur sa figure les traits mêmes de la maladie. Les joues creuses, le dos voûté, il se déplaçait avec une canne de ce même mouvement qu'ont les vieillards, péniblement, du haut de ses vingt-huit ans. Sans elle, il ne tenait pas debout, sans elle, il devait subir l'humiliante douleur d'être considéré comme un infirme aux yeux de la société. Pourtant, délicate personnalité, il ne montrait rien de ce tourment ; soumis à une féroce volonté de ne pas paraître vulnérable. Toutefois, Lucilius était élégant, il avait du goût pour les beaux habits ; sous une chemise de soie, il possédait des marques de morsure sur ses bras, ainsi que des griffures sur la nuque, et dans le dos.

Souvent, on jugeait Lucilius bon ami, placide conseilleur, ou intellectuel passionné ; c'était soigneusement qu'il renvoyait cette face-ci aux autres. En réalité, il avait l'âme fulminante, et pleine de consternation. Il était facile de l'agacer, facile de se faire maudire de lui, mais il était impossible de deviner son véritable caractère. Quand on observait son visage pointu, ses pupilles presque transparentes, et qu'on lui demandait s'il désirait qu'on amenât une chaise pour qu'il puisse s'asseoir, il répondait de sa voix grave et tranquille : « Votre attention me touche, volontiers, mon ami », alors qu'il dissimulait ses sarcasmes : « Pourquoi ? Ca te fait bander de me voir tendu à cause de ma hanche ? Connard. »

Lucilius aurait pu être beau ; il était immense, mais maigre, ses mains décharnées étaient raides, et son corps squelettique était tout le temps crispé. Non pas à cause de la bêtise de son époque, mais parce que sa hanche le persécutait, tandis que son fragile cœur se tordait au moindre effort. Son sourire aurait pu être charmeur, si une laide cicatrice ne venait pas déformer le côté droit de ses lèvres ; un trait naissait sur la partie supérieure, pendant qu'un autre le traversait farouchement jusqu'à l'intérieur de la commissure. Au lieu de cela, il était charmant, caressant, et tranquille.

Comme tous les membres de sa famille, ou plutôt pour ceux qui le méritaient le plus, il avait une longue chevelure d'un gris très clair. Il répondait aux légendes répandues sur ses ancêtres, fier de cela, malgré le fait qu'il ressemblait à un cadavre. Et comme eux, Lucilius savait dissimuler ses émotions, au point d'exhiber l'inverse de ce qu'il ressentait trop souvent. Il était plein d'agitation, et pourtant, on était persuadé que cet homme ne pouvait jamais se mettre en colère. Parfois, on croyait qu'il ne souffrait pas tant que cela, alors qu'en réalité Lucilius s'entêtait à rester debout, repoussant, acharné, la fatigue qui le terrassait. Puisque comme tous les De l'Ombrage, Lucilius avait un orgueil terrible, pourrissant son sang, et sa raison. Et comme ses ancêtres, il méprisait tout le monde : il n'estimait que lui-même.


Opinions et convictions

Par précaution, hypocrisie, et raillerie, Lucilius De l'Ombrage se rangeait toujours à un avis tout fait, confortable, et généraliste : selon lui, l'Empire tel qu'il était, fonctionnait à merveille. Les Trois Grandes Universités permettaient d'acquérir de précieuses connaissances, les Esclaves étaient des inventions extraordinaires, et les Génos pouvaient aider les hommes à se renforcer. Pour ce qui était de la politique, Lucilius prétextait que la famille impériale devait rester au pouvoir, farouchement, et il déplorait seulement les imbéciles susceptibles de le bouleverser. C'était de cette façon qu'il passait aux yeux de tous pour un fragile pacifiste, incapable de lever la main — la canne en réalité — sur qui que ce soit, et qui se déchirait des malheurs des hommes.

Au fond ? Lucilius haïssait la science par tradition, de même qu'il jugeait les Philosophes comme de « vulgaires magiciens de pacotille ». Il gardait pour lui son irrépressible désir de vivre l'Empire, comme il était autrefois, avant que celui-ci se voie déraciné de son âme par les événements que le Renégat de sa famille avait chamboulés. Plus que tout au monde, Lucilius honnissait le nom de Marius De l'Ombrage ; au point de se détruire lui-même, et de vomir ceux et celles qui dans sa famille s'étaient rangés du côté de ce terroriste. Parce que Lucilius De l'Ombrage possédait un rêve pénible à supporter : celui où l'Église telle que l'Histoire lui avait décrite, reviendrait au pouvoir, et punirait les hérétiques de leurs bêtises. Ainsi était Lucilius, foncièrement pieux, aveuglé par sa foi, et ses idées de grandeur. Toutefois, malgré les passions qui le dévoraient, il était raisonné. Que pouvait-il faire lui, qu'on appréciait plus par compassion que par réelle sympathie ?


Votre Histoire

Ce fut malgré lui que Lucilius De l'Ombrage naquit en tant que troisième et dernier enfant de sa famille. Et pire encore : sa mère le mit au monde au bout de sept mois et demi ; elle vomit de son ventre un être rachitique, pleurnichant dans son sang, et criant avec la pauvre force que lui permettaient ses minables poumons. Contrairement à ses aînés, Lucilius déçut dès sa naissance ses parents ; ces derniers furent peinés de récupérer un nourrisson aussi faible. Son père ne lui accorda qu'un regard méprisant, persuadé que ce rejeton tant attendu ne lui donnerait aucune gloire. Quelques fois, il reprocha à son épouse que son sang malade fût la raison de ce fils chétif ; alors celle-ci aima l'enfant avec toute l'ardeur qu'une mère était en mesure de posséder. Elle avait si peur de le perdre, petit, qu'elle passait son temps près de lui, et elle refusait qu'on le touchât. Sans montrer une trace d'émotion, Lucie voyait son âme expirer, dès qu'elle se rendait compte des difficultés du bébé à la téter. Voilà comment Lucilius grandit : choyé et gâté par une mère trop aimante, dédaigné par un père qui ne supportait pas la faiblesse, et pantin des moqueries de deux sœurs plus âgées que lui. Celles-ci le tenaient éloigné de leurs jeux, elles s'amusaient à voler ses oursons en peluche favoris, ou à faire tomber son lait chaud pour le voir pleurer. Néanmoins, sangloter lui demanda trop d'effort physique, et c'est de cette manière que Lucilius apprit à cacher ses sentiments. Quand l'aînée lui tirait les cheveux, Lucilius se contentait de lui offrir un regard lassé de son immaturité ; quand l'autre s'en allait en courant, un de ses livres contre la poitrine, il soupirait sans rien dire. Parfois même, il souriait, car il était conscient que ce sourire ne leur donnait pas ce qu'elles désiraient. Il tenta de croître dans une immense demeure, écrasée dans le District de Semini, où sur chacun des murs, on pouvait contempler le portrait de ses ancêtres.

Souvent, quand ses sœurs parvenaient à le pousser à bout, le petit garçon se réfugiait dans la salle d'armes, où il observait la figure impassible d'Auguste De l'Ombrage, en compagnie de sa plus grande réussite : son fils Salomon. Douloureusement, il sentait son cœur battre, tandis qu'il imaginait ce qu'avait été leur vie. Et peu à peu, Lucilius commença à poser des questions sur eux, d'abord à sa mère qui lui donnait seulement des réponses évasives, puis à son père, Octave. Celui-ci lui racontait alors ce qu'avait été leur réussite, comment Salomon De l'Ombrage dû porter le fardeau de sa famille, le crime de son cadet, qui tua Uriel d'Arken. Fasciné, Lucilius étudia les ouvrages abandonnés par ses ancêtres, l'histoire de l'Église devint une passion. Grâce à cela, Lucilius se rapprocha de son père, buvant les honneurs de ses ancêtres, il voulait vivre, comme eux avaient vécu. Alors le garçon se donna pour but d'atteindre leurs grandeurs, de toucher du bout des doigts ce qu'ils avaient été. Salomon De l'Ombrage devint son modèle.

Sa vie était partagée entre ses études sur l'Ombre, et les jeux cruels de ses sœurs. Ce qu'elles adoraient le plus ? C'était mettre autre chose en évidence : comme elles, Lucilius avait les cheveux châtains, et il ressemblait à n'importe quel aristocrate de l'Empire. Pas à un véritable De l'Ombrage, comme leur père Octave. Ce fut cette remarque-ci qui blessa profondément le garçon, elle l'obséda des années, sans qu'il puisse accepter l'idée que sa famille s'était ouverte au fil des siècles à d'autres idées. Constatant là qu'elles le touchaient, elles continuèrent, et le couvraient d'affirmation indigne : comme Marius De l'Ombrage, il était le troisième enfant, et le plus mauvais.

Ce fut à treize ans qu'il connut un grand bouleversement dans sa vie. C'était l'été, son air chaud le rendait malade, pourtant il avait fait l'effort de sortir. On l'avait amené dans une autre région de l'Empire, dont il ne se souvient plus très bien. Ce qu'il garda en mémoire, ce fut les grandes forêts s'éparpillant autour du château dans lequel on les accueillait. Pour une fois, sa mère consentit à le lâcher du regard, et il alla jouer avec les autres enfants de son âge. Ses deux sœurs étaient là, bien sûr, avec une de leur cousine, Émeline aux iris émeraude, et un cousin sans aucune importance. On décida de jouer à cache-cache, Lucilius devait compter pour les trouver ensuite, activité qu'il trouva particulièrement ennuyeuse. Il pensait sans l'affirmer que c'était un jeu pour les gueux, et que ses sœurs n'avaient aucune considération pour leur rang. Comment le pourraient-elles ? Ce n'était que deux connes, selon lui. Il aurait préféré rester près des jupons de sa mère, dans l'ombre, et à écouter sa voix savoureuse parler du monde, il détestait la nature. Malgré tout, il compta jusqu'à cent, déjà en fièvre, marchant sans tenir sur ses jambes. Soudain, le garçon crut voir un mouvement près d'un chêne plutôt massif, plus loin il y avait un talus, près duquel il pensait qu'on s'était caché. Maladroitement, il se dirigea vers l'arbre sans trouver une seule âme, alors il avança vers le talus. Il baissa la tête, quand il se sentit brusquement attiré vers le sol. Ce dont Lucilius se souvient ? Ce fut le son horrible qu'il fit, mêlé de souffrance et de peur. Et ce touché désagréable dans son dos. On le retrouva quatre heures plus tard, les doigts crispés sur sa hanche droite, haletant, et pleurant. On ne sut jamais ce qu'il s'était passé, lui pouvait le deviner. Ce fut à partir de ce moment-là qu'il fut incapable de marcher sans l'aide de sa canne.

Son père lui fit le don de taire sa consternation. Dès lors, la frêle complicité qui les avait liés se défit comme lorsqu'on dénoue ses lacets. Et la colère s'enracina dans son cœur, puissante, majestueuse ; elle le dévora, elle le poussa à haïr le monde. Il refusa d'admettre qu'il enviait les autres, et il se mit à mépriser ceux pouvant courir. Son connard de père, incapable de comprendre sa frustration ; sa pétasse de mère, qui l'avait aimé jusqu'à rendre jalouses ses sœurs, et qui l'avait mis au monde avec ce cœur défectueux, chienne dont étaient sorties deux autres chiennes. Ces deux belles salopes, à qui il espérait offrir une mort horrible.

Déchirée par la tristesse, Lucie De l'Ombrage confia Lucilius à une jeune femme plus vieille que lui de huit ans. Une servante qu'elle choisit spécialement pour son passé : autrefois, elle avait eu un petit frère cardiaque, maintenant mort. Si bien qu'elle se lia aussitôt d'affection pour « son jeune maître », à qui elle se dévoua corps et âme. Marine — c'était son nom — n'attendait qu'un mot de sa part pour lui obéir, prête à tout pour le protéger, et le satisfaire. Il trouva un certain réconfort auprès d'elle, mais sa présence le poussa à prendre une décision. Quelques mois après qu'elle fût entrée à son service, Lucilius demanda à son père de les quitter : il désirait obtenir la grandeur de Salomon De l'Ombrage, voir le surpasser. Connaître l'Ombre, comme lui l'avait connu, il voulait intégrer l'Université de Saint-Dietrich. Peu convaincu, Octave le laissa pourtant faire, satisfait de se débarrasser de cette chose ingrate.

Là-bas, Lucilius retrouva sa cousine Émeline ; celle-ci lui plaisait ; elle avait une superbe chevelure grise, ondulée, qui tombait sur sa petite poitrine, et des lèvres carmin. Sur lui, la demoiselle opérait un charme malsain, auquel il ne pouvait se soustraire. Et Émeline entra peu à peu dans sa vie. Délicatement, elle se rapprocha de son cousin, consciente de l'attirance qu'il lui vouait. Sans l'aimer, il avait envie de son corps, il avait envie de ses cheveux, il avait envie de ses lèvres. Contrairement à ce qu'elle crut, Lucilius savait qu'elle le prenait pour un jouet, de même qu'elle le faisait avec les autres, et il se donna à elle vers l'âge de quatorze ans. Lucilius conserva de cette première fois un désagréable souvenir, qu'il préférait oublier, car l'humiliation lui avait tiré les nerfs. Dans une chambre d'auberge, ils tentèrent de partager leur attirance ; elle était sur lui, nue, et les paumes posées sur ses épaules pointent. Lui, il s'efforçait de faire ce que tout homme savait faire, mais avant même de jouir en elle, il s'épuisa, et l'excitation retomba. Cela lui demandait trop d'effort. Émeline s'étonna d'abord, elle se laissa tomber sur le côté, et finalement, elle déclara : « tu es si faible que tu n'es même pas bon à avoir une demie molle. »

Ce jour-là, Lucilius découvrit que les femmes pouvaient faire preuve d'une grande cruauté, et qu'elles avaient un véritable don pour briser la virilité d'un homme. Sur l'instant, il ne répondit rien — pour répondre quoi ? —, et il se contenta de se rhabiller en silence. Plus tard, il confia dans une lettre à sa mère ce qu'il s'était passé, mais avec ses mots à lui : « Mère, ma cousine m'a montré une horrible facette, elle a touché mon corps sans aucune pudeur, et m'a poussé à lui faire des choses que j'ai grande peine à t'avouer. » Et ce fut avec une énorme jubilation qu'il vit la réputation de sa cousine tomber en éclat. Un jour, furieuse, elle lui cracha sa haine, à laquelle il répondit en souriant qu'il ne comprenait pas. Lequel croire ? L'adolescente qui depuis ses douze ans couchait avec les garçons ? Ou le jeune homme malade du cœur et de la hanche, toujours poli, et doux ? Ce fut aussi la première fois que Lucilius goûta à la saveur d'un combat. Émeline perdit le contrôle d'elle-même, elle l'attaqua en soutenant son regard placide. On l'arrêta certes avant qu'elle ne le taillade en pièce, mais ce fut grâce à elle que Lucilius gagna sa cicatrice près de la lèvre.

Néanmoins, cet épisode permit à ses professeurs de se remettre en question : Lucilius avait été en mesure de se défendre avec les Ombres, malgré sa minable condition physique ; il était talentueux. La bataille psychologique qu'il avait remportée sur sa cousine donna à Lucilius de l'orgueil, et il redoubla d'effort pour plaire. Il excellait dans les combats à distance, prenant mille précautions pour se protéger grâce à l'Ombre, si bien qu'il était incroyablement dur de l'approcher. Et il souriait, aimable, pensant au fond de lui que le monde n'était fait que de cons. Alors quand l'Ordre Saint Dietrich estima ne plus rien avoir à lui apprendre, il le quitta sans tristesse ; son cœur malade gonflé de gloire. Avant de partir, il demanda une faveur à la professeure qui l'avait toujours soutenu : elle transforma ses cheveux châtains en une chevelure grise et pâle. Désormais, il ressemblait à ses ancêtres, et il s'avançait sur le même chemin qu'eux.

Étonné de sa réussite, Octave lui fit un second cadeau : il aida Lucilius à s'installer dans la Capitale, et lui donna une poignée de serviteurs loyaux. Parmi eux, il retrouva Marine, plus que jamais soumise à ses volontés. S'il l'avait désiré, elle se serait donnée à lui par pure fidélité. Dès qu'il mettait un pied chez lui, la femme se ruait sur lui pour le défaire de son manteau, elle lui posait des questions sur sa journée. S'il ne rentrait pas avant minuit, sans donner de nouvelle, elle restait éveillée jusqu'à l'aube. Plusieurs fois, Lucilius la retrouva postée dans le couloir, où elle attendait le retour sans quérir le sommeil. Déconcerté, agacé aussi, il l'interrogeait doucement sur ce qu'elle faisait, et elle lui répondait qu'elle ne se souciait que de son bien-être. Marine était oppressante, mais Lucilius laissa courir, et ne lui fit jamais de réflexions.

Il avait d'autres préoccupations ; l'Inquisition était sa nouvelle famille, mais une famille bien méprisante à son égard. Un Inquisiteur incapable de courir après un hérétique ? Que c'était ridicule ! De plus, Lucilius ne gardait-il pas en mémoire que c'était l'un de ses ancêtres qui avait bouleversé l'Ordre ? Toutefois, attentif à leurs préjugés, il serra les dents. Ce n'était pas si différent qu'avec ses sœurs, ils le prenaient de haut sans connaître sa véritable puissance. Quand on crachait son venin en affirmant que son sang avait été souillé par Marius De l'Ombrage, Lucilius répondait tranquillement que la faiblesse se trouvait partout, et surtout parmi ce genre de pensées. Certains le détestèrent, car il paraissait intouchable, d'autres s'amusèrent de lui. Il avait fait ses preuves devant son père, maintenant il devait faire ses preuves devant eux. Il contenait violemment sa colère, sa frustration, et plus il devait fournir d'effort pour les persuader de son talent, plus son corps le faisait souffrir. Son esprit était devenu fort, féroce, brutal, et insoumis ; son corps lui n'en pouvait plus. Les nuits ? Il les passait à dormir allongé sur le dos, sa hanche le tourmentait de plus en plus. Et Marine était toujours à ses côtés, trop à ses côtés. Alors qu'il tentait de trouver le sommeil, elle se glissait à l'intérieur de sa chambre pour voir s'il allait bien. S'il ne le lui avait pas interdit, la femme aurait dormi au pied de sa porte, prête à agir au moindre problème. Mais peu à peu, le dépit le gagna ; lui qui avait toujours vécu enfermé dans une grande et froide demeure, il découvrit les mondanités d'un monde aristocrate féru de comédie. C'était le même jeu immature qu'au sein de l'Inquisition. Si bien qu'il commença à fumer de l'opium : pour oublier l'angoisse de son travail, et aussi pour soulager ses membres tourmentés.

Et puis un jour, lui qui avait toujours détenu sa colère enfermée dans une boîte en bois, il laissa exploser. Habituellement, lorsque la fureur survenait, il se mordait la langue, ou il plantait ses ongles dans son bras. Mais cette fois-ci, on était allé trop loin. Il avait réussi une mission, une mission qu'un enculé de première catégorie affirma avoir remportée à sa place. Pour une fois, il tenta de se défendre, et exposa la vérité, personne ne le crut. On lui dit gentiment que c'était « mauvais de mentir », comme si on s'adressait à un enfant. Lucilius se sentit profondément humilié, et lorsqu'il rentra chez lui, il congédia tous ses serviteurs pour que la haine surgisse. Seule Marine s'était entêtée à rester avec lui, alors Lucilius lui ordonna de venir le déranger, uniquement à l'heure du dîner. Dans sa chambre, l'endroit où il était à la fois apaisé, et écœuré, il donna un violent coup de canne dans le grand miroir, où il observait son reflet malade. Les éclats volèrent, giclant sur le sol, dans un fracas qui ne parvint pas à le calmer. Il renversa la chaise de son pied valide, il détruisit un vase qu'un ami lui avait offert, il déchira les rideaux. La figure rouge, il peinait à respirer, son cœur se contractait dès qu'il faisait un geste. Si bien qu'au bout d'un moment, l'épuisement s'ajouta à la fureur, puis les larmes. Des larmes parce qu'il souffrait, des larmes parce qu'on lui avait arraché sa gloire. Frustré, consterné, il voulut donner un nouveau coup de canne dans le miroir brisé. Toutefois, il leva trop haut le bras, et il se retrouva sans équilibre. Comme une merde, Lucilius s'écroula sur le sol. Marine n'avait pas bougé du couloir, elle avait attendu, et il avait entendu le rugissement animal qu'il poussa. Elle surgit dans sa chambre ; elle le regarda, muette, incapable de se relever à cause de sa hanche. Lucilius donnait de toute son âme pour se remettre debout, mais à chaque fois, il tombait comme une poupée de chiffon, en gémissant. Il tremblait de tous ses maigres membres, la lèvre enflée, il eut une expression d'horreur en la voyant accourir vers lui. Dès qu'elle posa les mains sur lui, il la repoussa en soufflant :

« De l'opium, je veux de l'opium. Ça ira mieux, après l'opium, ça va toujours mieux. »

Néanmoins, la femme se montra plus forte que lui, elle le souleva, et l'aida à se rétablir. À son ordre, elle chuchota qu'il ne devait pas prendre l'opium, que cela serait fatal à son « cœur d'oisillon ». Et ce fut trop pour Lucilius. Marine avait humilié sa virilité. Elle lui redonna sa canne, grave erreur. La colère avait redoublé, plus mauvaise que la première, plus incisive. Elle lui empoigna le cœur, elle lui empoisonna l'âme, et la servante loyale reçut un premier coup de canne. Surprise, elle n'eut pas le temps de se protéger le visage, et le second coup survint. Elle poussa un cri, puis elle envoya un regard compatissant à Lucilius. Il la frappa cette fois-ci de son poing, au bord de la crise ; la folie lui avait arraché sa raison. Au début, Marine ne dit rien, elle ne protesta pas, elle se contentait de prendre sa fureur. Puis, elle comprit que Lucilius ne s'arrêterait pas là. Il l'insulta de tous les noms ; il lui cracha à la figure, tandis que le sang de la femme maculait ses vêtements. Lorsqu'elle essaya de se dérober de son emprise, il lui enfonça le bout de sa canne dans la fesse, elle tomba, et il fit pleuvoir sur elle des coups de cannes.

Puis, brusquement, une violente douleur lui déchira la poitrine. La vision brouillée, il réussit toutefois à voir le cadavre à ses pieds. Haletant, véritable animal, il émit une plainte terrible. Il lâcha sa canne, il recula jusqu'à son lit, sur lequel il retomba. Il se répétait sans cesse : « merde, je l'ai tué, merde, je l'ai tué », et il s'abandonna à un immense désarroi. Il posa ses coudes sur les genoux, il fourra sa tête entre ses mains, et il sanglota. Éploré, il mordit ses bras jusqu'au sang, puis il zébra son dos de ses ongles, le sang apparaissait sous le tissu de sa chemise ; il était en sueur. Puis, lentement, son cerveau reprit sa logique, il réfléchit : si on découvrait le cadavre, on allait le foutre en prison. Aux yeux de la société, il ne serait qu'un boiteux, malade du cœur, et en plus criminel ; un proscrit. Il le refusait ! Il refusait de sourire doucement aux gens, lorsqu'on proclamerait la sentence, car c'était ainsi qu'il avait toujours appris à réagir, face aux insultes. Alors il ravala l'horreur de son acte, il ravala le dégoût que le corps lui inspirait, et usant des ombres, il le découpa. Seul dans sa maison, il chercha une malle dans laquelle il rangea soigneusement les membres séparés de la femme ; vu de la sorte, on aurait dit un puzzle dont il était las, et qu'il remettait pourtant soigneusement en place. Il laissa tomber la tête décapitée sur la poitrine de Marine, il toucha du bout de sa canne un bras coupé, qu'il balança nonchalamment dans la malle avant de la refermer. Puis, il se rendit compte qu'il puait le sang, et la sueur alors se changea. Profitant de la nuit, Lucilius jeta la malle renfermant son sinistre secret dans un lac, il le fit transporter par les Ombres, et quand il rentra chez lui, il brûla les vêtements ensanglantés, ainsi que le tapis qu'elle avait tachés de son sang. Le lendemain, quand les autres serviteurs furent de retour, il se contenta de leur expliquer qu'après une dispute avec elle, elle avait démissionné. Il resta alité une semaine, choqué, mais se reconstruisant petit à petit. L'opium l'aida, à sa façon, et Lucilius se répéta sans cesse que ce n'était pas de sa faute. C'était elle qui avait commencé.

Lucilius De l'Ombrage était devenu l'illustre image d'une famille ayant fait verser le sang des siens, et ayant gravé sa renommée dans la chair de ses victimes. Comme Salomon De l'Ombrage, Lucilius était devenu la gloire de son père, même s'il n'entendit jamais de sa bouche un compliment. Comme Salomon De l'Ombrage, son cœur était pourri par l'orgueil, et la violence. À vingt-quatre ans, il avait déjà commis un crime, l'âme empoisonnée par l'hubris. Depuis, il portait sur ses épaules grêles le poids de sa famille ; dans le simple but de contrarier son père, ses sœurs se vouaient à la Philosophie, et à la science. Lui, il offrait son âme à un Ordre inflexible. Il était devenu son ancêtre, et il continuait de gravir les échelons pour graver son nom dans l'histoire, et rétablir l'Église. Mais depuis, il traînait sur lui un parfum fruité, là pour cacher l'odeur d'opium, dont il était devenu aussi dépendant qu'un nourrisson l'était pour le sein de sa mère.





Pouvoirs


Magie.

Ombre :

- Offensive : vous vous spécialisez dans l'attaque, le combat avec les ombres. Beaucoup de mages donnent à leurs ombres des aspects tranchants ou tentaculaire mais chacun peut parfaitement élaborer son style.

- Défensive : il s'agit là de la création et du maintien des boucliers, champs de force et autres protections. Très utile dans le cas de combats impliquant des tirs, d'émeutes, de confinement de prisonniers ou machines, de catastrophes naturelles,... Egalement utilisée pour intégrer ces champs de force dans les machines.

Gardien de la Foi (Pouvoir de Faction) :

- Les inquisiteurs traversent de multiples entraînements et rituels les préparant à la résistance à la magie. Cela limite leur capacité à guérir grâce à la magie du Sang, mais les rend particulièrement difficiles à combattre pour tout géno aux pouvoirs surnaturels ou pour tout magicien. On ne peut entendre leurs coeurs battre. Seuls les sorciers les plus puissants représentent une vraie menace pour ces combattants endurcis. Il faut y inclure tous les Walhgren, bien sûr.



Hors-Jeu

+ Comment avez-vous découvert le Forum :
En faisant un jet de D20.

+ Avez-vous des conseils/des remarques le concernant :
Non non.

+ Votre disponibilité (moyenne) :
Ca peut aller.

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Ludwig Walhgren

Frère de l'Ordre

Ludwig Walhgren

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MessageSujet: Re: Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.    Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.  EmptyMar 12 Mar - 7:05

Re-bienvenue à Toi chère amie o/

Bon amusement avec ce nouveau personnage ^^

<3



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Lucilius De l'Ombrage

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Lucilius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.    Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.  EmptyMar 12 Mar - 7:10

Merci <3
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MessageSujet: Re: Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.    Lucilius De l'Ombrage - Ce coeur malade de vanité.  Empty

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