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 Un pied de nez du destin, encore.. [privé]

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MessageSujet: Un pied de nez du destin, encore.. [privé]   Un pied de nez du destin, encore.. [privé] EmptyLun 31 Déc - 2:42

Le vent est glacial.
Elle traverse la foule, regard perdu dans le vide.
Ou plutôt elle se laisse porter, essayant de ne pas trop se faire bousculer.
Ce qui arrive tout de même.

Qu'est-ce qu'elle fait là...
Un quartier où elle n'a pas souvent mis les pieds, le District Tchï.
C'est joli, mais elle n'a pas le temps de s'arrêter. Pas le temps, pas le temps. Le mot d'ordre rugit dans sa tête comme un taureau en rut. *Putain, mais laisse-moi tranquille...* Une autre mélodie se superpose alors... Mærin, Mærin, Mærin...

Elle ne sais pas si c'est son nom, personne ne l'a jamais appelé comme ça.
Pourtant, si on lui demandait son prénom, c'est comme ça qu'elle se présenterait.
Il faut dire que son maître a plus tendance à l'appeler par des insultes ou, quand il est de bonne humeur, des sobriquets en relation avec les volatiles. Est-ce sa faute si elle est ce que les scientifiques ont fait d'elle ? Elle serre encore plus, si c'est possible, ses ailes contre son dos –vous auriez envie de vous les faire arracher, vous ?

Oui, parce qu'elle est bel et bien obligée de traverser cette foule.
Alors qu'elle pourrait si aisément voler au-dessus, ou au dessus des toits pour plus de précautions. Elle soupire. Obligée pour quoi, lui demanderez-vous. Eh bien, pour aller chercher un article précis dans un endroit que le maître n'a indiqué absolument pas clairement. Elle serre les mâchoires. Le mot d'obéissance lui démange les paroi du crâne à la faire hurler. En attendant, il lui fait grincer des dents.

Elle traverse la foule en essayant de se rappeler les consignes.
Tourner au coin de la première rue, longer la seconde sur la gauche jusqu'au petit restaurant oriental –il se moquait ? il y en avait des centaines !–, là, tourner à gauche et descendre l'allée jusqu'à une nouvelle série de ruelles dont les indications étaient en train de s'estomper dans son esprit.

Cela l'aurait presque fait rire sans l'ordre qui avait suivit.
"Dépêche-toi." … argh. Depuis plusieurs mois, l'envie de tuer son maître grandissait en elle. Un sourire apeuré passa sur ses lèvres. Si quelqu'un le savait, il dirait qu'elle était défectueuse et l’emmènerait tout droit à l'abattoir ou de nouveau sous les mains des scientifiques. Ou les deux. Elle frissonna. Non, ne pas céder à ses pensées. Le Peintre n'aurait pas été fier d'elle.

Et elle finit par trouver l'allée qui descendait.
Un grand sourire s'afficha sur son visage et elle s'y engagea, l'enveloppe que son maître lui avait dit de donner à l'homme qu'elle trouverait une fois arrivée, à la main. C'est ce matin qu'il lui avait donné ces indications. Après avoir passé la fin de la nuit à la battre et à la... L'esclave secoua la tête. Non, chut, n'y pense plus. Et puis, quelques heures en tête à tête avec la Lune, ça vaut tous les coups du monde. Et rien que pour cela, le Peintre aurait peut être été fier d'elle.

Sans qu'elle s'en aperçoive, un air doux et un peu triste se peint sur ses traits.
Elle soupira doucement, regardant toujours le sol. Elle était arrivée en bas de la descente. Et maintenant ? Elle tenta de se remémorer les indications de son maître, mais seule la dernière, un lieu dit, lui revenait : la ruche aux poissons arc-en-ciel.

– Ah ah ! Regardez ça, mes amis, un petit pigeon perdu !

Elle se retourna subitement.
La voix avait cet accent oriental qu'ont les gens de ce quartier.
Celui qui venait de parler était tranquillement accoudé à la rambarde d'un escalier, il avait l'air jeune et son visage lunaire aurait eut l'air sympathique, sans le grand sourire qui barrait son visage tandis qu'il la reluquait. Et sans l'acolyte un peu plus vieux et un peu plus musclé qui était derrière lui, une lame de cuisine pendant à sa ceinture.

Elle fit presque malgré elle un pas en arrière.
Et buta contre quelqu'un dont elle s'écarta vivement. Une troisième personne. Le jeune homme qui semblait être le chef de la petite troupe, toujours souriant, désigna le bout de la rue, celle que Mærin venait de quitter.

– Et tu sais ce que mon père cuisine dans ce restaurant là bas ?

Elle dit non de la tête. Il s'approchait encore, son sourire glauque aux lèvres.
Elle recula encore, et sentit une lame se poser contre son dos tandis qu'une main lui agrippait l'aile.

– ...des pigeons.

– Mais dis-moi... qu'est-ce qu'il y a dans cette jolie lettre ? C'est précieux ?

Elle ouvrit grand les yeux.
Il avait bougé si rapidement qu'elle ne l'avait pas vu prendre... l'enveloppe ? Non ! Elle tendis les bras pour la rattraper, mais son aile fut violemment tordue tandis que le couteau s'enfonçait un peu plus dans sa chair. Elle gémit. Sans attendre de réponse, il décacheta la missive.

– Cher ami, gne gne.. pourrais-tu... moi-même...gne gne gne, mes sentiments distingués, cordialement..

Le sourire s'agrandit. Beaucoup trop.
Elle déglutit.

– Non.. Quel abruti serait assez débile pour... ?

Puis son regard se reposa sur l'esclave terrifiée. Qu'avait-il fait, pour l'amour du ciel ?

– Qu'a-t-il...

– Il tient apparemment à se débarrasser de toi ! fit-il avant d'éclater de rire.

Que... comment ?

– Et faire porter cela par toi-même ! C'est tordu, très tordu. (il sourit plus largement encore) Tu sais ce qu'est la ruche aux poissons arc-en-ciel ?

Elle fit non de la tête, essayant de se dégager de la poigne de fer qui la tenait.
Le jeune asiatique sembla réfléchir un instant, puis haussa les épaules.


– Eh bien, tant pis pour toi. (il se détourna) Venez les gars, c'était pas un truc à voler de toutes façon.

Et avant qu'elle ait pu demander plus d'explications, ils étaient partis.
De nouveau, elle était seule dans la ruelle. Vole, oisillon, vole... VOLE. *Arrête ce boucan, putain de mot d'obéissance !* Mærin, Mærin, Mærin... Elle titube un instant, la tête entre les mains. Si jamais elle obéissait à cet ordre, ce serait finit, n'est-ce pas ce que le gamin vient de dire ? Mais elle n'a pas tout comprit... qu'est-ce qu'il avait dit exactement ? Elle ne sait plus.

Elle regarde la lettre, négligemment jetée à même les dalles qui recouvrent le sol.
Doit-elle lire cette lettre ? Son maître le lui a interdit, elle ne peut... Elle hésite, là, dans cette ruelle. La ruche aux poissons arc-en-ciel serait-il un bordel zoophile ? Ou un endroit où on revend les esclaves ? Ou que sait-elle encore... Elle hésite, fixant toujours la lettre.
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Maximilien Walhgren

Régent impérial

Maximilien Walhgren

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MessageSujet: Re: Un pied de nez du destin, encore.. [privé]   Un pied de nez du destin, encore.. [privé] EmptyDim 6 Jan - 10:35

Les affaires de l’État s'enchaînent et se suivent sans discontinues. L'une se termine et l'autre reprend derrière. Et chaque fois, Maximilien se montre efficace, un avis tranché, prompt, des mots soignés. Un intellect d'acier ne souffrant d'aucun trouble, pas même l'ombre d'une hésitation. Ferme et droit, il transpire le calme et la puissance. Le désarçonner se révèle difficile. Aucune faille semble vouloir agripper sur cette forteresse inattaquable. A chaque fois, de prime d'abord, il arrive à sauver les intérêts de la famille. Puis, du Peuple. Personne ne se trouve lésé. Son intellect pense à tout. Même au détail le plus subsidiaire. Maître des clés du début à la fin, il est parvenu à satisfaire tout le monde.

Lorsque enfin la dernière séance se clôture d'un point final, l’Émissaire de l'Empereur peut profiter d'un battement. Le bleu gris de ses iris scrute l'Assemblé qui se décompose en diverses artères. Seul avec lui-même, ses mains se joignent l'une sur l'autre. Le nez dans ses dossiers, les rouages de son intellect repassent en boucle les affaires. Les lignes qu'il a couché sur le papier. Les interminables coulées d'encres lui demandent tout son intérêt. Le temps coule. L'homme politique semble hors de portée, l'esprit focalisé sur le même sujet. La tâche terminée, Maximilien se détache des écritures. Il se relève et range le précieux document.

Il sort en silence du Sénat. La garde s'attroupe autour de lui, importante barrière humaine contre les dangers qui pourraient le menacer. Ensemble, la marche commence. D'un mouvement de la main, l'Homme Politique les arrête... Du bout des doigts, il ramasse la bourse pleine d'or, esseulée. Avisant un traîne misère, il la lui jette.. La marche reprend. Telle une vaste muraille, l'escorte couvre Maximilien jusqu'à la porte du salon de thé. Seul, il s'installe à la table habituelle... Cette fois-ci accompagné d'un confrère politicien apprécié. Sourire furtif aux commissures de ses lèvres, l'orage de ses rivières glissent sur les tasses fumantes posées à table.

« C'est un plaisir de partager un thé avec vous, Sénateur. J'apprécie voir l'aplomb que vous prenez pour protéger le bien être de votre province. »

Une discussion palpitante... Un respect mutuel. Des sujets divers. La quintessence d'un arôme en bouche. Le plaisir de partager cet instant avec un sénateur apprécié. Ce sont des choses de la vie si rares pour lui.. Il en profite égoïstement. Jusqu'à ce que le bleu gris de ses yeux se porte sur l'extérieur. Le ciel se grise d'une lourde ambiance hivernal. Les flocons tombent sur la Capitale. La lèvre se pince devant la scène qui se passe en contrebas. Long silence. L'aura de l’Émissaire de l'Empereur s'alourdit. Quelques mots d'excuses et il sort. Le fond de sa boisson se désolant de sa fuite.

Aux portes de la maison de thé, Maximilien cueille entre ses doigts la lettre. Autour de lui et l'esclave, l'escorte forme une barrière humaine. La foule se désépaissit et part. Personne ne souhaite supporter longtemps les deux billes incisives du Régent Impérial. Un regard qui perce l'âme d'une sensation de petitesse. L'orage de ses prunelles glisse sur les lignes. L'effet en est presque immédiat... Le bout de papier git sur le sol humide, déchiré et amer. Le visage sévère, la paume de la main se pose sur l'épaule de Maerin.

« Ainsi donc tu te retrouves sans toit.. Aucune chaleur se ressent dans le timbre de la voix. Quel est ton nom ? Souhaites-tu devenir mes yeux et mes oreilles en échange de ma protection ? »

Simple formalité. Offrande d'une nouvelle vie... à condition d'être fidèle. Maximilien attendait, la mine grave posée sur le petit oiseau. Il ne la ferait soigner qu'après.

[hrp : désolée du retard >< ]
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