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 Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]

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Orchid Shane

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Orchid Shane

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MessageSujet: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyDim 21 Juil - 10:47

Orchid soupira de lassitude en repoussant son assiette. Les ricanements dans son dos lui confirmèrent l'origine de cette mauvaise blague. On avait ostensiblement plongé des insectes – possiblement des cafards, la jeune fille n'était pas experte en la matière – dans sa soupe.  Les domestiques s'enfuirent dans un concert de piaillements au moment où elle se leva. A en juger par le bruit qu'elles faisaient – la jeune marsquise avait recnnu leur voix, les auteurs du méfait étaient ces deux petites pestes de Lucy et de Orla – elle devaient être plutôt satisfaites d'elles-même. Orchid ne fit pas un seul geste pour les rattraper. Et quand elle croisa le majordome, elle ne lui signala pas la conduite – pour le moins impardonnable – des deux jeunes écervelées. Elle n'y songea même pas. Elle y était habituée. Quand ce n'était pas des trous faits dans ses robes ou la disparition de ses broches préférées, c'était ce genre de chose : le gâchis d'une délicieuse soupe. Mais que pouvait-elle y faire ? Elle était seule contre tous ici. Les deux seuls êtres qui l'avaient un jour appréciée étaient tout deux partis : Herbert, l'ancien cuisinier avait démissionné et Erus.. Ha, Erus. Quand Orchid songeait à son ancien maître, son cœur se serrait invariablement. Elle ne savait pas vraiment d'où cette douleur à la poitrine lui venait. Était-il possible que cela soit du chagrin? Était-elle vraiment capable d'éprouver une émotion aussi forte? Elle n'en savait rien. Peut-être était-ce seulement la nostalgie du bon vieux temps. A l'époque où Mihaël ne dirigeait pas encore tout et où il n'avait pas tout pouvoir. Y compris sur elle.

En repensant au maître des lieux, Orchid hâta le pas. Il fallait qu'elle fasse vite. Tant pis pour son repas. Elle achèterait quelque chose en chemin. Le marquis s'était absenté pour elle ne savait quelle réunion de la haute avec ses comparses nobles et si elle voulait avoir une chance d'aller à la Grande Bibliothèque cet après-midi, il fallait qu'elle profite de son absence pour s'échapper. Oui, s'échapper. Elle était dans sa maison autant que lui mais Mihaël la gérait d'une main de fer. C'était lui qui décidait de ses allées et venues. Pire qu'une esclave, elle était devenue une prisonnière. Une otage. Si il avait là, il était certain qui lui aurait interdit de mettre un pied dehors. A cette heure-ci et par ce beau temps, de nombreuses personnalités devaient être dehors et la Bibliothèque devait être aussi bondée. Il ne voulait pas que l'objet de toute la honte des Shane soit vu dehors. Elle n'aurait jamais désobéi à un des ses ordres. Et c'était la raison de sa hâte. S'il n'était pas là, il ne pouvait pas ordonner et quand rien n'est explicitement formulé, il n'y a pas vraiment de désobéissance...

En plaçant sur sa longue chevelure le voile qui couvrirait cette couleur indécente aux yeux du monde le temps qu'elle traverse la ville, Orchid repensa à l'étrange comportement de Mihaël. Il était incompréhensible. Alors qu'elle le côtoyait depuis maintenant de nombreuses années et pourtant sa logique lui échappait toujours autant. Alors qu'il semblait la détester plus que tout au monde et qu'il rebutait même parfois de l'approcher en public ou qu'il clamait haut et fort que rien que de la toucher serait une disgrâce sans pareil, cela ne l'empêchait pas de l'appeler dans sa chambre le soir... Ça n'avait aucun sens.  Devant le miroir du hall d'entrée, Orchid haussa. Quel importance au fond? Rien n'avait d'importance. Rien hormis les livres et le savoir ou le plaisir qu'on pouvait en tirer. C'était son unique source d'intérêt. Le reste n'était que broutilles. Alors qu'elle s'apprêtait à franchir le seuil de la porte, une voix s'éleva dans son dos et la tint immobile quelques instant. Marcus, le majordome.

- Mademoiselle Orchid, je ne pense pas que Monsieur le Marquis apprécie votre conduite. Vous feriez mieux de retourner sagement dans votre chambre.


Habituellement, Orchid n'aurait rien dit. Soit elle aurait gentiment acquiescé et aurait regagné ses   quartiers, soit elle aurait continué son chemin, feignant de n'avoir rien entendu. Mais pas aujourd'hui, pas en cet instant. Alors que Marcus, domestique qui avait toujours montré sa désapprobation quant à la présence de jeune fille dans la maison,  venait sciemment d'omettre une des rares choses qu'Erus lui avait légué. Son titre. Comme quelques instants plus tôt, à l'évocation du jeune marquis mort trop tôt, la jeune fille eu l'impression d'étouffer dans son corset. Elle se retourna lentement, plongea son regard doré dans celui du domestique jusqu'à ce qu'il détourne les yeux, gêné, comme pour beaucoup, par cette couleur anormale. Et lui répondit d'une voix neutre où aucune émotion ne semblait avoir sa place. La voix d'une poupée mécanique.

- Madame, s'il vous plaît Marcus. N'oubliez pas que je fus mariée avant d'être veuve. Et ne parlez pas au nom de quelqu'un sans connaître expressément son avis, c'est très impoli.


Elle eu juste le temps d'apercevoir le visage Marcus s'empourprait – ce colère ou de gêne, elle ne savait pas trop – avant de reprendre sa route. Elle n'en n'éprouva aucune satisfaction. D'une certaine façon, elle l'avait fait pour Erus. Pour qu'on n'oublie pas ce qu'il avait fait, pour que tout ces gens arrêtent de se comporter comme s'il n'avait jamais existé. Alors qu'il avait bien été là, même si peu présent. Et que pour elle, il avait représenté tout son monde à lui seul.

Elle parcouru rapidement la distance qui la séparait de la Grande Bibliothèque. En chemin, elle acheta deux brioches à la viande qui lui servirent de déjeuner. Comme toujours en entrant à Libris Umbra, elle fut impressionnée par la majestuosité des édifices. Tout en retirant le voile qui lui couvrait les cheveux – il faisait bien trop chaud pour le garder - elle se dirigea vers les ouvrages qui la passionnait en ce moment : tous ceux qui concernaient la grande guerre entre les humains et les Solmars. Cette partie de la bibliothèque semblait désertée. Elle repéra du coin de l'œil un des rares êtres vivants qui peuplaient les rayonnages consacrés aux Solmars, un homme qui semblait passionné par ses recherches sans se douter que c'était lui qui viendrait rompre sa tranquillité.
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Marc Strondheim

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MessageSujet: Re: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyDim 21 Juil - 13:42

— Monsieur ? Vous sentez-vous bien ?

Marc haussa les sourcils, étonné qu'une telle question sorte de la bouche de son élève. Posté devant la fenêtre, son large livre d'histoire dans la main, il examina l'inquiétude du garçon. Sa silhouette était en partie cachée par l'obscurité, ce qui lui donnait un air encore plus sévère. Sa bouche décidée esquissa un mouvement, il se contenta de répondre avec une indifférence effrayante :

— Oui, je vais bien.

Le gamin sourit à moitié, il bougea les doigts, gêné, avant de se plonger dans l'exercice. Marc reposa le livre sur la table à sa gauche, et il croisa les bras en étudiant le garçon. Impassible, droit, il donnait l'impression que ce « vous sentez-vous bien ? » l'avait dérangé, comme l'aurait fait une mouche tournant autour de sa tête. Déjà, son esprit était parti ailleurs. Il détacha son attention de l'adolescent, et il se concentra sur le paysage qui s'offrait à sa vue, derrière la fenêtre. Le soleil brillait dans les cieux, d'un jaune vif, tout cela sentait l'été. Quand Marc se décalait, ou qu'il bougeait, l'astre doré disparaissait derrière les bâtiments de la Capitale. De là où il se trouvait, l'homme pouvait apercevoir Libris Umbra, coincée entre deux bâtisses.

En bas de la rue, il remarqua la présence de deux enfants en haillons. Il fronça les sourcils, loin d'être écoeuré par la pauvreté, mais il s'interrogea sur le simple fait qu'on ne leur avait pas jeté de cailloux pour les faire fuir. Marc ne comprenait pas les enfants, autant qu'il ne comprenait pas les femmes. Il ne se rappelait pas d'avoir trouvé amusant de « jouer à chat », à chahuter, ou à se poursuivre. Cela, Marc avait toujours songé que c'était l'attitude d'un chien, et qu'il y avait bien mieux à faire : étudier, par exemple. Finalement, une femme ronde vint à la rencontre des deux malheureux ; il devina que c'était une servante de la maison, elle les chassa avec vigueur. Marc poussa un léger soupir, puis il pivota vers son élève, qui le regardait timidement. Le gamin tendit sa feuille, Marc la saisit sans émotion. Adossé contre le mur, il lut une première fois les réponses du jeune homme, puis il alla fouiller dans sa sacoche pour trouver un crayon. Rapidement, son écriture en patte de mouche macula les réponses de son élève. Il garda le silence, jusqu'au moment où l'horloge dans le couloir sonna. Il haussa les sourcils, puis il baissa la tête vers le gamin. Il lui rendit sa copie, en concluant :


— Revoyez vos cours pour la semaine prochaine. C'est mauvais.

Marc réajusta sa chemise blanche, puis il se vêtit d'une veste noire, qu'il avait temporairement abandonnée sur la table. Il rangea ses affaires sans rien dire de plus, il quitta son élève en marmonnant des salutations aussi banales que son visage. En descendant, il rencontra malheureusement son père. Marc ne lui offrit aucun compliment sur sa progéniture ; il se contenta d'énoncer la vérité, de sa voix grave, et trop calme. Le front de son interlocuteur se plissa de déception, mais il lui souhaita une bonne journée. Si Strondheim avait enseigné dans une école, sans doute aurait-il été craint à la fois par ses classes, et à la fois par les parents. Parce qu'il avait trop de sévérité pour inspirer la confiance, et trop de détachement pour être apprécié.

Enfin libéré de son fardeau, Marc remua les épaules pour délier ses muscles. Il jeta un coup d'oeil à sa montre, satisfait de ne plus devoir courir après des gosses sans intérêt. La copie du garçon l'avait agacé, qu'il y avait-il de difficile à comprendre dans ses énoncés ? Pourquoi ne pas donner les réponses qu'il attendait ? Les gens ne voyaient jamais plus loin que le bout de leur nez ! Perdu dans ses pensées, il avança parmi la foule. Il devenait lui-même un simple passant, errant dans Ishtar jusqu'à son but, au visage trop fermé, et aux vêtements trop ternes pour ne pas se faire remarquer. Les modes allaient et venaient, il ne les suivait jamais. Contrairement à lui, les gens étaient habillés de couleurs. Les femmes portaient de gigantesques chapeaux, des robes décolletées dans des tons pastel. Maquillées, elles lui faisaient penser à des actrices, ces êtres de pacotilles mentant sur la réalité. Les hommes portaient aussi le fard, efféminés aussi bien dans leur tenue que dans leur démarche. Alors malgré sa banalité affligeante, Marc dénotait parmi eux par la sobriété de ses vêtements. Ce n'était pas l'originalité qui étouffait cet homme.

Et enfin, il parvint à poser un pied dans la bibliothèque de Libris Umbra. Le silence fut savoureux ; il était éloigné du bruit, et de ces êtres fatigants. Ici, personne ne le dérangerait pour une pièce d'argent. Aussitôt, Marc trouva sa place, évidemment celle la plus reculée de la pièce. Il posa sa sacoche, il enleva sa veste, puis il se dirigea directement vers la section traitant des Solmarites. Il trouva sans aucun mal les ouvrages qui l'intéressaient, et il alla s'asseoir avec trois ou quatre volumes dans les bras. Deux minutes plus tard, il avait envahi la table de parchemins, de crayons, et les quatre volumes étaient tous ouverts. Ce qu'il regrettait ? C'était qu'il risquait sa peau de médecin, s'il empruntait l'un de ses livres. Peu de monde était intrigué par les Solmarites, ce peuple que l'Empire méprisait pour « hérésie ». Dix minutes plus tard, Marc fut sorti de ses recherches par les murmures qui envahirent la bibliothèque. Il maugréa dans sa barbe, la tête plantée dans sa paume. Il remua pour retrouver sa concentration, mais la rumeur devenait de plus en plus forte. Il frappa son poing sur la table, puis il releva la tête. Ses yeux se posèrent aussitôt sur une jeune femme à la chevelure rose ; encore une de ces idiotes suivant les modes ? Mais les paroles chuchotées accompagnant son passage lui dévoilèrent vite sa nature d'Objet. Ah... c'était donc elle ?

Marc posa son menton sur ses deux mains jointes, il inspecta l'Objet du regard. Un regard insistant, car il donnait la désagréable sensation de n'être qu'un cobaye. C'était pire : sans le savoir, l'Objet était devenu le sujet de réflexions de l'homme. Son cerveau traitait déjà toutes les informations qu'il avait pu entendre. C'était elle qui faisait tant de bruits ; plusieurs fois, Marc avait saisit au vol les paroles des commères. Il n'était pas rare pour lui d'écouter par accident cela : souvent, ses élèves avaient des mères, et souvent elles partageaient, ou elles croyaient partager avec lui les rumeurs courant sur telle, ou telle personne de la Capitale. D'une certaine façon, Orchid pouvait être fière d'avoir retenu l'attention de cet homme. Sa situation pour une esclave avait vraiment quelque chose d'exceptionnel. Bien évidemment que Marc avait envie de l'interroger ! Mais il devait d'abord trouver le « comment ».

Comme on pouvait s'y attendre, Marc avait peu d'interactions avec le sexe opposé. Il avait certes connus plusieurs femmes dans sa vie, mais ces relations s'étaient à chaque fois mal terminées. Son pied commença à taper sous la table, au fur et à mesure qu'il cherchait un moyen de l'aborder. Au bout d'un moment, il décida qu'il perdait son temps, alors il se leva. Il l'accosta brusquement, sans oeillades, et avec son ton neutre :


— Excusez-moi... on se doutait tous que Marc était sincèrement désolé de la déranger, vraiment. Vous êtes bien Orchid Shane ? Un Objet ?
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Orchid Shane

Marquise

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MessageSujet: Re: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyLun 22 Juil - 9:38

Le brouhaha qui avait suivi son entrée dans la bibliothèque se répandait maintenant dans chaque recoin de la grande salle . Orchid n'y prêta pas le moins du monde attention. Elle était habituée à ce genre de réaction sur son passage. Et puis quand habituellement vos domestiques s'amusent à chanter à tue-tête sous vos fenêtres pour vous déconcentrez, quelques chuchotement paraissent être peu de chose. Bien qu'elle fut plongée dans sa lecture, elle perçut tout de même quelques brides de conversation.

-Regarde ses cheveux...
-... yeux effrayants!
-Elle s'est servie de son corps pour le convaincre...
Pauvre Marquis..
-Un fardeau si lourd à porter...


La jeune fille soupira. Elle ne comprenait pas ce besoin qu'avait les gens de parler autant de la vie des autres. Leur propre vie ne leur était donc pas suffisante? Les gens qui étaient ici devait pourtant être tous des gens très bien éduqués alors pourquoi se comportaient-ils comme des collégiennes. Un vrai mystère pour elle. Elle releva le regard de son livre et croisa celui de deux hommes qui l'observaient fixement jusqu'à ce qu'eux même détourne les yeux. Fallait-il que même des hommes distingués comme eux s'y mettent?

Au moment où elle tentait de se reconcentrer sur la guerre contre Solmars, elle entendit plus qu'elle ne le vit l'homme en chemise qu'elle avait remarqué en entrant se lever et s'avancer vers elle. Inconsciemment, elle se crispa et son ventre se noua. Que lui voulait-il? Faisait-il lui aussi parti de ces anti-génos enragés? Allait-il lui demander de quitter la Bibliothèque? Orchid referma son livre avant qu'il ne l'atteigne et le rangea à son emplacement, prête à quitter les lieux s'il le lui demandait.

Il l'aborda sans ménagement. Et resta un moment interdite face à ses questions. Oui, elle était bien Orchid Shane mais .. un objet? La jeune fille se regarda de haut en bas. Et bien non, elle était humaine bien sûr. Ce terme faisait-il allusion à sa condition d'esclave ? C'était un peu.. abrupte comme façon de parler. Orchid ne se souvenait pas avoir jamais eu à faire à quelqu'un qui l'avait expressément nommé comme tel. On l'avait longtemps considéré comme une poupée grandeur nature. Mais de là à le lui dire clairement... Elle se sentit un peu désarçonnée et se mit à buter sur les mots malgré elle.

-Je.. je suis effectivement Orchid Shane mais si par.. par « objet », vous entendez esclave Monsieur, alors je suis navrée de vous décevoir mais je n'ai plus ce statut depuis deux ans.

Orchid secoua ses mèches roses. Vraiment, qu'est-ce que c'était que cette entrée en la matière? Qu'est-ce que cela aurait changé pour lui qu'elle soit esclave ou non? Elle ne lui appartenait pas. Le seul homme à qui elle avait appartenu était mort. Et puis, partir du principe qu'elle était un « objet »... Orchid trouva ça malheureux que certaines personnes considèrent les esclaves comme des ustensiles de cuisines ou des meubles. Ils étaient humains eux aussi. Et il ne fallait pas oublier que, pour la plupart d'entre eux, ils avaient aussi étaient libres un jour et qu'ils avaient aussi joui du statut de citoyen. Même si cela appartenait au passé.

-Je crains qu'on ne vous ait mal renseigné Monsieur. Vous savez, de nos jours, on entend tellement de choses et son contraire, qu'il n'est pas vraiment étonnant que vos informations datent un peu.

Règle numéro un : toujours rester polie et courtoise. Règle numéro deux : ne jamais s'emporter. Règle numéro trois : toujours voir en l'autre un supérieur. La marquise avait beau être une citoyenne comme les autres, les anciens fondamentaux qu'on lui avait inculqué en bas âge restaient encrés en elle aussi profondément que l'étaient ses souvenirs.

-Mais je veux peut-être vous être utile en quelque chose?

Toujours proposer ses services. Toujours.
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Marc Strondheim

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Marc Strondheim

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MessageSujet: Re: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyLun 22 Juil - 11:01

Marc croisa les bras, indifférent à l'attention qu'on leur portait. Ce que pouvait penser autrui, l'homme s'en moquait assez ; il était trop peu attaché à sa réputation. Il écouta bien sûr la réponse que lui donna la jeune femme, mais il se contenta d'émettre un petit « hum ». Pour lui, Orchid était un Objet, et elle le resterait, sans doute comme beaucoup de monde. Néanmoins, la raison de Marc était différente : il étudiait les Génos, autant que les Solmarites. Et s'il l'avait abordé, c'était pour analyser ce qu'elle avait dans sa cervelle. Elle était originale, à sa façon, son histoire l'intriguait.

Certes... Marc aurait pu l'aborder autrement, mais à quoi bon ? Il ne voyait que le résultat, le reste n'avait aucune importance. Quant à la suite, l'homme se contenta de hausser les sourcils en réponse, ses informations dataient ? De quoi parlait-elle ? Sa fierté masculine le persuada qu'elle remettait en cause ses facultés de scientifique, sans savoir qu'il participait à la création d'êtres comme elle. À la question qu'elle formula de façon trop polie pour n'avoir jamais été esclave, Marc approuva d'un signe du menton d'abord :


— Oui
.

Les rumeurs remontèrent jusqu'à l'homme, il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule, le regard froid comme la glace. Les trois femmes en train de parler d'eux se retournèrent, l'air mal à l'aise. Sans doute parce qu'Orchid et Marc formaient un drôle de duo. Et que l'indifférence de Marc avait quelque chose de dérangeant pour les commères. Pourtant, ces voix montant et descendant dans son dos le dérangeaient ; ça faisait du bruit, trop du bruit. Agacé, l'homme se baissa vers l'Objet pour murmurer :


— Je voudrais m'entretenir avec vous, vous m'intriguez.

Premièrement, on pouvait croire que Marc tentait de séduire la jeune femme. Son « vous m'intriguez » aurait pu sonner comme « vous me charmer », mais on était loin alors de la pensée du scientifique. Deuxièment, si Marc avait essayé d'intéresser la jeune femme, il s'y prenait d'une très mauvaise manière. Il était aussi médiocre séducteur qu'époux. Troisièment ? Cela n'intéressait que les commères cachées dans les coins de la bibliothèque. Sans doute de nouvelles rumeurs ne tarderaient pas à naître sur eux.

En tout cas, l'apparence d'Orchid Shane était amusante ; les goûts de son créateur étaient critiquables, selon lui, mais dans cet endroit terne et triste, sa chevelure rose ressortait vivement. Qu'importe : c'était avant toute chose une Esclave devenue Marquise, un changement miraculeux. Avait-elle été libérée ce statut avant ? En réalité, c'était cela que Marc ne savait pas. Et si c'était le cas, ce serait encore mieux ! Généralement, il n'avait à faire qu'à des moutons obéissants, il en était lassé. C'était rare quand il tombait sur des sujets intéressants, le plus curieux qu'il avait pu voir dernièrement, c'était ce jeune homme ayant des crises dès que sa maîtresse s'approchait de lui. Comme s'il avait eu une forte réaction de rejet face à elle, mais hélas... la dame avait fini par refuser sa présence, et ses tendances à maltraiter ce pauvre esprit malade.


— Ce que je veux dire... c'est : accepterez-vous de m'accorder un peu de votre temps ?


Marc fit un gros effort : il tenta de se montrer agréable, ce qu'il échoua bien évidemment. De plus, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui dise non. De un : parce qu'il voulait fouiller dans son crâne, et de deux : c'était un Objet, depuis quand les Objets n'obéissaient pas ? Leur nature même avait quelque chose de servile. Un ricanement lui fit brusquement grincer les dents ; il venait d'une femme qui aurait ressemblé à une prostituée, si sa tenue n'avait pas été à la mode. Elle cacha son visage blanc, ses joues rouge vif, et ses dents jaunes derrière un ravissant éventail. Elle s'épouvanta avec, puis elle se pencha vers son amie pour lancer :


— De nos jours... les hommes trouvent les « vraies femmes » trop fades à leur goût !


La seule réaction de Marc fut de prendre un air blasé. Décidément, il ne comprendrait jamais les femmes ! À quoi bon critiquer ses manières ? C'était un moyen pour elle d'atteindre l'orgasme ? On ajouta :

— Il n'est pas assez séduisant pour une femme « normale », et pas assez riche pour goûter aux Belles de Nuits du Fabula Onis.

Marc prit un second air blasé. Il mordit l'intérieur de ses joues, puis il frotta ses yeux. Finalement, il soupira profondément. Il se baissa alors vers Orchid ; il sentait dans son dos que tous les regards s'étaient posé sur lui, comme si on assistait à une superbe scène de théâtre, une comédie de préférence. Il murmura :

— Mais pour cela... peut-être préférez-vous un endroit... plus calme ?
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Orchid Shane

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MessageSujet: Re: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyMer 24 Juil - 22:05

Orchid n'avait pas la moindre idée de où cette histoire allait la mener. Elle espérait seulement que cela ne prendrait pas trop de temps et qu'elle serait de retour pour dîner. L'homme qui lui faisait face semblait s'intéresser à elle et au vu de son air blasé et de son attitude indifférente, la marquise se doutait qu'il n'y avait là aucun intérêt charnel. Si lui la connaissait, elle n'avait aucune idée de qui il pouvait être. L'ayant rencontré à la Grande Bibliothèque, elle partait du principe qu'il faisait partie de tout ces intellectuels mais cette supposition était un peu présomptueuse. Elle même se trouvait actuellement à Libris Umbra et elle n'avait rien d'une intellectuelle sinon sa soif de connaissance. Tout du moins, elle commençait à croire qu'il n'était pas un anti-génos et c'était déjà bon signe. Même si la vie n'était pas aussi passionnante que dans les livres et qu'elle se moquait bien de son avenir, elle ne tenait pas à se faire dépecer dans une ruelle sombre à cause de ses cheveux roses. Maya lui avait raconté tellement d'horreurs sur le compte des anti-génos qu'elle avait fini par se méfier de quiconque se montrait un peu trop entreprenant. Bien qu'on ne puisse pas vraiment faire confiance à Maya et à ses histoires...


— Ce que je veux dire... c'est : accepterez-vous de m'accorder un peu de votre temps ?


Elle se retrouvait donc un peu perplexe face à cet homme dont elle ignorait tout. Elle n'était pas sûre de vraiment vouloir lui accorder ce peu de temps libre qu'elle avait réussi à s'octroyer et ce pour la bonne et simple raison qu'elle n'avait vraiment aucun idée de ce qu'il avait en tête et qu'elle ne savait pas où tout cela allait la mener.  S'il n'avait pas d'intérêt physique pour elle – certaines personnes n'ayant pas compris qu'elle n'était plus esclave, il n'était pas rare de voir des bourgeois ou des nobles se présentait devant le marquis Shane dans l'espoir de pouvoir acheter Orchid. Espoir qui n'aboutissait jamais bien sûr. - et s'il n'était pas non plus un anti-génos, que pouvait-il bien lui vouloir? Elle ne présentait aucun autre intérêt. Pour un homme comme lui. D'un autre côté, elle était bien consciente que le couple étrange qu'il formait attirait tout les regards. En voyant un couple de noble qui était déjà venu chez elle, elle sentit son ventre se nouer. Si jamais, ils allaient répéter à Mihaël ce qu'ils avaient vu – même si techniquement il n'y avait rien eu d'outrancier – cela serait synonyme de privation et ou de punition. Et Mihaël était très doué dans ce genre de petit jeu.

— Mais pour cela... peut-être préférez-vous un endroit... plus calme ?

Orchid se détendit un peu et acquiesça. Étonnamment, elle qui ne s'était jamais sentie mal à l'aise parmi là foule – la vérité étant qu'elle n'en avait tout simplement rien à faire de qui pouvait bien l'entourer - elle commençait à se sentir oppressée par l'ambiance qui régnait dans la bibliothèque.

-Ce serait avec plaisir. Je veux dire, j'ai tout mon temps et cet endroit semble de plus en plus... bruyant. Que diriez vous de sortir dehors pour continuer cette discussion?

S'en vraiment attendre sa réponse, elle s'avança vers la sortie. Elle commençait vraiment à en avoir assez. Ces chuchotements constants blessaient ses oreilles trop sensibles. Elle n'y avait pas prêté attention auparavant mais qu'elle n'avait plus l'esprit occupé à libre, elle se rendait compte du volume sonore de la pièce qui était tout à fait acceptable pour une personne normale mais tout à fait indécent pour une génos dont l'ouïe avait modifié. Habituellement elle réussissait à faire abstraction du bruit quotidien en se focalisant uniquement sur ce qu'elle aurait été capable d'entendre si elle n'avait pas été génos.  Mais cette fois-ci était différente : toutes les conversations étaient tournés vers elle et cet homme qu'elle venait à peine de rencontrer et elle ne pouvait pas s'empêcher de les écouter. Elle entendaient chaque paroles dites, c'était gênant. Surtout quand ces même paroles n'étaient pas des plus agréables.
Elle ne doutait pas un seul instant que son interlocuteur la suivaient. Elle discernait le bruit de ses pas derrière elle dans le brouhaha général. .

-Puis-je au moins connaître votre nom Monsieur? Pardonnez mon ignorance, mais il ne me semble pas que nous nous soyons déjà rencontré.


Elle soupira d'aise en sortant de la salle. Les bruits étaient un peu plus étouffés dans le couloir. Elle porta une main à sa tempe. Toute cette agitation lui avait donné mal à la tête mais elle fit l'effort de n'en rien laisser paraître et de garder une allure neutre.

-Je dois avouer Monsieur que vous m'intriguez aussi. Enfin... vous semblez être un intellectuel et je ne vois pas ce que quelqu'un de votre condition peut trouver à une petite marquise. Je vous en prie, expliquez moi en quoi je peux vous aider.

Bien sûr l'idée qu'il voulait lui aussi avoir des détails sur le pourquoi du comment elle était passée du statut d'esclave à celui de noble lui avait effleuré l'esprit. Mais elle s'était dit que cette histoire avait dû faire au moins cent fois le tour de toute la capitale et qu'il n'y avait à présent plus rien à raconter.


Dernière édition par Orchid Shane le Mar 30 Juil - 5:35, édité 1 fois
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Marc Strondheim

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MessageSujet: Re: Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ]   Ne vous fiez jamais à l'apparence ~ [ Marc ] EmptyLun 29 Juil - 11:43

Orchid avait le bon sens d'accepter sa requête, cela faisait gagner un temps précieux à Marc. Enfin ! Il n'aurait pas à gaspiller ses mots pour tenter de convaincre une jeune femme de le suivre, en lui jurant sur son honneur — très changeant — qu'il ne lui voudrait jamais de mal. Il approuva d'un signe du menton, puis avant de la suivre, il alla ranger ses affaires. Il n'était pas un homme suffisamment stupide pour oublier un tel détail : ses recherches composaient son âme même. Il prit sa mallette, puis il suivit l'Objet en ignorant les regards dans son dos. Pourquoi les gens se passionnaient-ils autant pour la vie des autres ?

Sa veste sur le bras, il poussa un soupir ; c'était l'ennui de ces ignares qui les poussait à se vautrer dans les commérages. Néanmoins, ces murmures sur ses passages, ces voix s'élevant ici et là l'énervaient : c'était un véritable venin empoisonnant ses oreilles, tranchant son calme, griffant sa patience. Avant de sortir, l'homme se retourna, et il envoya un regard terrible et noir à une femme poudrée comme une putain. Celle-ci se cacha aussitôt derrière son éventail, elle rougit, et elle murmura aussitôt quelque chose à propos de la virilité frustrée de Marc à son amie.


— Ah... fit Marc lorsqu'Orchid lui indiqua qu'il n'avait pas donné son identité. Je m'appelle Marc Strondheim, je suis précepteur, et scientifique d'Exodum. Et nous ne nous sommes jamais rencontrés, je connais seulement votre réputation.

Marc n'ajouta rien, et qu'aurait-il dû ajouter ? De la flatterie ? Bien sûr, et alors ? C'était bien son genre de complimenter les femmes ! Chose inutile, aussi inutile que les deux tonnes de fond de teint qu'elles mettaient pour falsifier leurs faces. À la remarque d'Orchid, Marc ne répondit pas tout de suite. Il n'aimait pas particulièrement se présenter, c'était encore une fois des paroles inutiles. Il leva les yeux au ciel, réfléchissant à ce qu'il pourrait dire. Il avait conscience qu'il ne devait pas s'adresser à elle comme la dernière des idiotes ; c'était certes — toujours à ses yeux, du moins — un Objet, mais un Objet qui était devenu Marquise. Ça aussi... ça l'ennuyait : devoir se bâtir une personnalité en fonction du rang de ses interlocuteurs. Le monde était régi par des règles comportementales fatigantes. D'abord, Marc la rectifia :

— Petite Marquise ? Avez-vous conscience que n'importe quelle autre Petite Marquise m'aurait éventuellement fait jeter en prison pour l'avoir abordée de cette manière ? Je n'ai aucun titre à vous présenter, Mademoiselle, et j'ai vraisemblablement autant de noblesse que le cuisinier de votre maître.

Marc pensa qu'avec cette « faiblesse » de caractère qu'Orchid finirait mangée par les corbeaux d'Ishtar. Il poussa un soupir, et dire qu'une mère de l'un de ses élèves l'avait un jour menacé de le renvoyer pour une simple remarque intellectuelle de sa part ! L'orgueil des Nobles, ça faisait chier Marc. Il passa une main sur sa figure, puis il croisa les bras, et il pencha la tête sur le côté :


— C'est... assez complexe, je dois dire. Je m'occupe à Exodum — en partie — des... répercussions psychologiques sur le Génos. Peu de personnes prennent en compte que... un changement physique peut aussi bouleverser pas mal le cerveau. Et... vous êtes une ancienne Esclave : à l'origine, vous avez été conçus pour n'avoir aucun libre arbitre, et d'être totalement dépendante de votre Maître. Celui-ci vous a épousé, puis il est mort. Marc n'ajouta pas « paix à son âme, blablabla ». Et vous avez pris le pouvoir de votre maison : c'est une chose peu commune. Et malheureusement, j'ai rarement croisé d'esclaves ayant été affranchis, surtout dans cette situation. Votre cas m'intéresse.

Et voilà... Marc avait faibli ; il avait essayé de mener un discours assez clair, un peu fade pour dissimuler — un peu — qu'il comptait la prendre cobaye, et il avait faibli. Il avait lâché « votre cas », nonchalamment, comme si c'était la chose la plus normale du monde de se servir des autres comme sujet d'expérience. Il ne releva pas, il ne s'excusa pas, il se contenta de terminer :

— Je vous écoute... ce « pouvoir »... quel goût a-t-il ?


Parce que c'était ça qui intriguait Marc : ce que ce changement avait pu produire sur le cerveau d'Orchid, comment avait-elle pu gérer cela ? Alors qu'elle était être soumise au Mot d'Obéissance ? Et avait-elle pleinement conscience de ce qu'elle était ? Suffisamment pour se comporter comme une véritable Dame ? Marc... n'en avait pas l'impression. L'esprit humain l'intéressait par sa complexité, et celui des Objets était souvent bien plus simpliste, mais aussi plus surprenant !

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